Blog

MISSION ÉCONOMIQUE AU SALON DE LA SOUS-TRAITANCE INDUSTRIELLE à Alger

#ALGEST est organisé par la Bourse Algérienne de Sous-Traitance et de Partenariat en collaboration avec le WTC Alger, sous le patronage du Ministère Algérien de l’Économie.

Ce salon de la sous-traitance industrielle est un outil de mise en relation d’affaires qui sert la stratégie nationale de montée en puissance du secteur de l’industrie dans la performance économique du pays. Le but étant de maximiser l’intégration industrielle.

La délégation du WTC Metz-Saarbrücken représentait L’Eurométropole de Metz ainsi que son agence d’attractivité Inspire Metz, l’IHK Saarland, des entreprises de la Grande Région transfrontalière telles que Commet Group, Belgatrans et Création Durable.

Soulignons le soutien du Consulat d’Algérie à Metz pour la facilitation de l’obtention des visas dans un court délai.

Les objectifs de la mission étaient multiples :

  • Acquérir des informations fiables et détaillées sur le contexte des affaires en Algérie, sur le cadre législatif actuel concernant l’import-export et l’implantation d’entreprises étrangères en Algérie.
  • Nouvelles lois sur les IDE
  • Mettre en relation des entreprises à la recherche d’une diversification de leur sourcing avec des industriels sous-traitants
  • Favoriser ainsi de nouveaux partenariats entre PME locales et entreprises étrangères.

  • Cadre juridique et mesures incitatives:

Présentation du Ministère Algérien de l’Economie.

Depuis janvier 2017 le cadre législatif favorise le développement des PME et vise l’amélioration du taux d’intégration industrielle au plan national ainsi que la promotion de la sous-traitance à travers, notamment, la mise en œuvre de programmes de modernisation.

Une lisibilité plus grande a été apportée en matière de sourcing et d’importations depuis 2020 par un décret relatif à l’exemption de droits de douane et de la TVA pour les composants et matières 1ères, importés ou acquis localement par les sous-traitants. Ceci s’applique dans les secteurs de l’industrie mécanique, électronique et électrique ainsi qu’à la maintenance des équipements de production de tous les secteurs.

Pour autant, il subsiste un frein identifié sur le principe d’intégration.

En effet les exonérations fiscales s’appliquent à 2 conditions :

  • Les composants et matières 1ères importées doivent subir une transformation industrielle (exclusion de produits finis)
  • L’entreprise consommatrice de ces composants et matières 1ères doit atteindre au préalable un taux d’intégration industrielle minimum de 40%.

Ce dispositif de soutien doit faire l’objet d’une renégociation en vue de son élargissement. Il s’agirait notamment de la revue à la baisse du palier d’intégration ou d’une redéfinition selon un calendrier progressif d’exécution, par ex. 15% au démarrage de l’exploitation et progression sur 5 ans à 30-40%.

Les projets à capitaux 100% étrangers semblent dorénavant recevables sous réserve du taux d’intégration.

Ces nouvelles mesures seront donc une incitation supplémentaire pour les entreprises étrangères à venir s’implanter – sans compter l’avantage compétitif indéniable de l’Algérie sur le coût de l’énergie -.

  • Notre analyse des secteurs porteurs :

Le WTC a eu l’opportunité d’échanger avec de nombreux exposants, industries algériennes de toutes tailles ainsi qu’avec la Banque de Développement Local et d’autres acteurs de la promotion économique.

La filière automobile est identifiée par le Ministère Algérien de l’Économie comme stratégique. L’objectif est le développement d’une véritable industrie automobile avec un taux d’intégration de 40% minimum au terme de la 5ème année d’entrée en exploitation.

Cette stratégie peut représenter pour nos équipementiers une opportunité d’investissement dans les filières dites « à sous-traitance » telles que l’électricité, l’électronique, le caoutchouc, le plastique injecté, les batteries, les peintures et solvants, le vitrage…

Il sera important de sensibiliser les équipementiers automobiles de notre territoire en leur mettant ces Informations à disposition.

  • Formation professionnelle et continue :

L’Algérie enregistre un déficit notoire de filières de formations techniques pour mettre en œuvre la stratégie énoncée. Ce volet sera un élément déterminant dans le développement d’un tissu de TPI et PME locales.

D’autres secteurs ont un fort potentiel de développement notamment les services comme le transport et la logistique, les prestations de services à l’industrie (CND et autres métiers de l’industrie extractive et des hydrocarbures, du packaging, de l’agro-alimentaire et santé/pharma), la collecte et le traitement des déchets, l’économie circulaire.

Les énergies alternatives et décarbonées constituent indéniablement un axe de développement immense, induit non seulement par les problématiques de protection de la Planète mais tout d’abord par la stratégie « Gaz » du pays.

Les modélisations de la consommation domestique globale de gaz dans le pays prévoient une explosion dans les 5 à 15 ans à venir, due principalement à la croissance économique, tous secteurs confondus – sachant que l’énergie utilisée en Algérie est majoritaire fournie par les ressources gazières, qui alimentent aussi les centrales électriques.

Ce phénomène, s’il n’est pas rectifié, entrainerait une réduction massive des quantités de gaz disponibles pour l’export avec comme corollaire une chute massive des entrées de devises.

Le gouvernement envisage donc à l’avenir une nouvelle répartition des usages du gaz. Ceci passe par une modification stratégique majeure dans la production d’énergie locale : les énergies renouvelables seront fortement favorisées pour la consommation domestique.

A terme les réserves gazières seront affectées prioritairement à l’export.

Nous avons pu rencontrer sur Algest des acteurs de l’énergie photovoltaïque, qui nous ont confirmé cet axe de développement.

L’Algérie possède de vastes étendues qui pourraient être exploitées pour la production d’énergie solaire et éolienne.

L’hydrogène est en Algérie également un sujet prioritaire de R&D.

La production d’hydrogène « vert » est grande consommatrice d’eau et d’énergie électrique. Ces 2 ressources sont disponibles en Algérie, le coût de la production électrique (basée sur le prix du gaz algérien) est très compétitif par rapport à l’Europe.

Ces atouts confèrent à l’Algérie des conditions extrêmement favorables au développement d’un leadership dans cette branche.

R&D à envisager, TT, partenariats académiques et formation continue ;

Recherche d’ingénieurs (panneaux PV).

 

  • Les pistes à explorer :

Le WTC Alger et la Bourse de sous-traitance et de partenariat sont nos interlocuteurs privilégiés.

Nous avons constaté une belle participation nationale algérienne au salon, qui peut certainement être améliorée mais qui offre déjà des opportunités de travailler ensemble, avec les fournisseurs et investisseurs étrangers (entreprises d’État, entreprises privées, entreprises de l’Armée).

L’Algérie possède des avantages compétitifs, notamment le coût de l’énergie : c’est maintenant qu’il est possible et opportun de co-investir pour des industries consommatrices d’énergie. Pour exemple, la montée en puissance des cimentiers algériens qui ont fait une percée sur le marché européen à partir de l’année 2019, devenant le 2éme fournisseur de ciment de l’UE en 2021, avec une part de marché représentant 11% des importations de ciments hydrauliques de l’UE.

Une relation avec le Grand Est et Metz à consolider grâce à la ligne aérienne Air Algérie Metz-Alger et avec Air Algérie Cargo pour la partie fret marchandises.

Dans le contexte actuel des affaires, la France a une place à (re)prendre car blocage avec l’Espagne et interdiction d’importer des intrants pour raisons politiques.

Pour plus d’informations :

https://dz.ambafrance.org/Les-relations-economiques-2462 

Perspectives 2023 – suivi prévu par le WTC MS :

  • Participation d’un collectif d’entreprises algériennes au salon GLOBAL INDUSTRIE à Lyon en mars
  • Accueil à Metz du WTC Alger pour informer sur le cadre règlementaire, les marchés et opportunités à étudier en début d’année et témoignages d’entreprises françaises qui travaillent avec l’Algérie ou y sont implantées.
  • Préparation d’un collectif d’entreprises métropolitaines/ mosellanes/transfrontalières pour participer à ALGEST en novembre 2023.

Un grand merci à la Bourse Algérienne de Sous-Traitance et de Partenariat ainsi qu’à l’équipe du WTC d’Alger pour leur invitation et leur accueil chaleureux dans un cadre professionnel performant.

 

Dossier suivi par :

Evelyne PELLE, Chargée de mission transfrontalier et International

Tel : 0033 (0)6 35 52 83 01

epelle@inspire-metz.com

X